TC-Val - Récits de course

Ironman de Nice le 22 Juin 2008 par David Tencé

Mise à jour le Dimanche, 04 Août 2013 15:04

Bonjour à tous,

La langue française est remplie de petites citations.
Ces petites phrases sont présentes quotidiennement dans nos conversations sans que l'on ne mesure réellement leurs portées.
L'une d'elles me hante particulièrement l'esprit depuis dimanche soir:
Il s'agit d'une citation prononcée par le grand prophète de St Senier, le daïla BASSANOVICH.
Un soir autour d'une bonne bière, ce grand sage à dit: "Qui part comme un lion fini comme un con"
Chaque triathlète qui prend le départ d'une épreuve et plus particulièrement d'un Ironman, devrait avoir cette citation en tête.
Le ton de ces premières lignes vous ferons comprendre qu'en ce qui me concerne, le 22 juin 2008 ne restera pas une date à marquer d'une pierre blanche.
Je vais cependant m'allonger sur le divan et vous raconter ma journée, ce sera ma meilleure thérapie.
Acte 1: NATATION - Le départ est prévu à 6h30, nous arrivons donc vers 5h00 dans le parc à vélo. La température extérieure est déjà élevée puisque le thermomètre affiche 21°. L'eau est super bonne et très claire ce qui nous permet de voir que la baie est remplie de méduses.
A 10 mn du départ, nous nous dirigeons vers la plage où nous sommes stockés dans des boxes de niveau.
A 6h30 précise, les 2700 athlètes sont lâchés. Comme d'habitude, nous nageons les 700-800 premiers mètres dans la machine à laver avec distribution de taquets pour marquer son territoire. La dernière ligne droite avant de revenir sur la plage est assez difficile car les courants sont contraires et freinent notre progression. Malgré cela je reste dans un groupe assez important et ça "fart" plutôt bien, je glisse presque comme Brice allonger sur sa planche à la recherche de la bonne vague (normal je suis à Nice).
A la sortie, mon chrono m'indique 1h04 (env 500e) et c'est peut-être à ce moment que ma course bascule car à la vue de ce chrono ma prudence habituelle s'estompe.
Acte 2: VELO - Habituellement, lorsque j'arrive dans le parc, mon vélo se sent un peu seul. Mais dimanche, il y avait plein de vélos et inconsciemment, je me suis dis: "La, ya un truc à faire". Je suis donc parti sur une allure élevée et j'ai commencé à remonter de nombreux groupes.
Au 25e km, j'ai ressenti un gros courant d'air dans un faux plat montant. Il s'agissait de la comète "JAJA" qui était sortit de l'eau 2 mn après moi et qui entamait sa remontée.
Lorsque la route s'est vraiment élevée j'ai été pris d'un coup de moins bien, comme si quelques choses freinaient ma progression. J'ai vérifié que mes freins n'étaient pas serrés ou que mes pneus n'étaient pas dégonflés. Mais non, côté matériel, tout était normal et comme il n'y avait aucun autre concurrent accroché à mon maillot, j'ai pris conscience que c'était mes jambes qui me lâchaient.
Pour récupérer, je profitais pleinement de chaque descente, mais comme après chaque descente il y avait une autre montée, l'histoire devenait compliquée. J'étais bel et bien en travers, j'avais les cuisses grosses comme la tête et je ventilais comme un bouledogue un jour de canicule.
Heureusement la fin du parcours est assez descendante et les 20 derniers kms sont plats (mais avec vent de face). J'ai donc retrouvé la raison et je me suis dis "prend ton temps et récupère avant le marathon". Et là, je me fais doubler par des paquets de triathlètes en pelotons qui se croyaient à la sortie cyclo du dimanche matin, pas un seul arbitre pour mettre fin à cette mascarade.
J'étais dégouté mais comme je ne voulais pas drafter (je suis un vrai Ironman ou pas?), j'ai essayé de m'accrocher tout restant à distance règlementaire.
Ces 20 derniers kilos ont donc été vite avalés (par mon vélo mais pas par moi).
Malgré tout, les 5 derniers kilos me permettent de croiser les triathlètes qui sont déjà sur le marathon et je me rends compte à ce moment que mon classement est plutôt correct. Mon moral revient!
A l'arrivée je déchausse en laissant mes chaussures sur les pédales. Au début, tout allait bien puisque l'organisation avait prévue des moquettes sur le sol. Mais après, plus de moquette et le goudron en fusion qui colle et me brûle les pieds.

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